Sr Marie-Anne Fontaine

Petite Fontaine d'Amour

ENFANCE

Marie-Anne naît en 1911 à Guimond-Village, hameau dépendant de la Paroisse Saint-Louis-de-Kent, au Nouveau-Brunswick (voir la photo Village Saint-Louis-de-Kent). Son père, Fidèle Fontaine, et sa mère, Marie Landry, mariés le 30 août 1908, eurent 13 enfants dont 11 vécurent. Marie-Anne est la seconde. Elle fait sa première communion à cinq ans (voir la photo Intérieur église St-Louis-de-Kent). Le 28 septembre 1917, son père a un accident dans une scierie; il perd les deux mains. À compter de ce moment, la vie de famille devient très difficile.

En 1923, un bénédictin français de Saint-Benoît-du-Lac, dom Félix Lajat, est nommé vicaire à Saint-Louis-de-Kent. Peu après, le religieux est nommé curé de Saint-Ignace. La maman de Marie-Anne vient le voir et lui demande s’il accepterait de prendre sa fille comme petite servante: elle lui avoua qu’elle ne pouvait plus la nourrir correctement. Il accepta, et la toute jeune fille aida la servante du presbytère jusqu’en 1925. Cependant, la santé de Marie-Anne étant faible, il proposa aux religieuses de la congrégation Notre-Dame, à Saint-Louis, de l’accueillir pour qu’elle puisse être soignée et convenablement nourrie. Elle y demeura jusqu’en 1927 (voir la photo Couvent cnd). 

Village Saint-Louis-de-Kent

Couvent cnd

Intérieur église St-Louis-de-Kent

RELIGIEUSE

Le désir de Marie-Anne étant de devenir institutrice, pour pouvoir aider ses parents, il fut convenu que ces études seraient dirigées en ce sens. Il se révéla que Marie-Anne avait un talent extraordinaire pour le dessin. Par contre, sa santé demeurait préoccupante et l’on ne voyait pas comment elle pourrait exercer le métier d’enseignante. Or on proposa au père Lajat de devenir aumônier des Soeurs hospitalières de Saint-Joseph à Tracadie. Les religieuses tenaient à la fois un hôpital, un lazaret pour les lépreux et un pensionnat. Marie-Anne accepta d’intégrer le pensionnat (voir la photo Académie Sainte-Famille à Tracadie).

Le père Lajat témoigne de son avancement dans la vie spirituelle:
« Ce fut dès la fin de la première année scolaire passée à Tracadie qu’elle commença à me mettre à même de suivre les progrès de son âme, me témoignant dès lors cette confiance totale qui n’a jamais été depuis qu’en augmentant, et qui m’a si bien permis de lire au fond de son cœur. La règle qui lui avait alors été donnée pour ses visites chez moi l’autorisait à venir y passer la récréation du dimanche. Au début, rien d’extraordinaire ne marqua ces visites hebdomadaires; mais, peu à peu, elles prirent une autre forme. Elle commença à me poser des questions sur des sujets de vie spirituelle; et bientôt les choses en vinrent à ce point que, chaque dimanche, après quelques minutes où nous parlions de sa famille, de sa vie au pensionnat, ou d’autres sujets ordinaires, l’entretien se portait sur la vie religieuse, la pratique de la perfection, les moyens à prendre pour se corriger de ses défauts. A cette période de sa vie, je fus tout spécialement impressionné par le soin extrême qu’elle apportait à ne jamais dire un seul mot défavorable à qui que ce fût. Cette rigueur qu’elle a toujours gardée dans la pratique de la charité est certainement une des choses qui m’ont toujours le plus frappé en elle; et jusque dans les tout derniers jours de sa vie, c’est encore ce qui provoquera l’admiration des Sœurs qui auront à l’approcher. »

Comme les responsables de la congrégation étaient contente d’elle, elle fut admise et fit sa profession religieuse le 2 août 1932. Les voeux furent reçus par dom Lajat, délégué de l’évêque de Chatham. Elle était imbibée de la joie de Dieu comme en témoigne une religieuse aveugle, soeur Doucet qui écrit à dom Lajat:
« Chère petite Soeur Fontaine va très bien. Je continue de l’avoir assez souvent à me soigner. Ellle reste toujours une âme de bonne volonté, très dévouée: c’est une de celles qui ne savent pas formuler un refus losrqu’on leur demande un service […] Elle est très comique parfois, et me fait passer de véritables récréations avec ces incessantes petites histoires. »

Plus tard, à la suite d’une maladie grave, Marie-Anne se sent poussée à aller plus encore et à faire voeu de victime. La supérieure, à qui elle demande est un peu déconcertée car ce n’est pas la coutume chez les Hospitalières, mais après consultation, elle donne son accord. La maladie, en réalité, fut plus longue qu’on ne le pensait au départ. La maladie qu’elle avait développée causait en général des séquelles au niveau du caractère, mais dans son cas, elle resta étonnamment égale à elle-même, pourtant la douleur augmentait. Elle mourut le vendredi 6 juillet 1934. Dom Lajat était là. Il a écrit sa hagiographie: Petite Fontaine d’Amour.

Académie Sainte-Famille à Tracadie

Lazaret à Tracadie

Hôpital l’Hôtel-Dieu à Tracadie